par Marie Grommier et Nathalie Saint-Jean-Lecompte
« Peindre n’est pas fabriquer une image, c’est tout juste l’art d’attraper la chute de son rêve »
Sébastien Nadin
Synthèse d’un échange avec :
Jean-Michel Alberola et André Queffurus
Sébastien Nadin est originaire de Pau et à passé son enfance à Bordeaux, au sein d’une famille pluriculturelle où la peinture et la sculpture étaient appréciées et pratiquées. très tôt familiarisé au monde de l’art, le jeune Nadin s’est imprégné des toiles de maitres que Léonard Estrade, son arrière-grand-oncle, négociant en vin dans le Bordelais, collectionnait passionnément. Que de chefs-d’oeuvre acquis à Montparnasse dans les années 30 ! avec une prédilection pour les peintres de l’Etoile tels que Picasso, Jesters, Dufy, Marquet, Derain, etc. Ainsi, on peut assez aisément imaginer que cette proximité du beau a fait naître la vocation de Sébastien Nadin. Celle-ci aurait pu rester de l’ordre du rêve d’adolescent. Pourtant, cette envie irrépressible n’a cessé depuis de l’animer en tant qu’artiste. Et c’est au fil de ses rencontres et de sa vie d’homme qu’il continue à explorer, expérimenter et investir le champ illimité de la création.
Après sa scolarité à Sceaux (92), Nadin entre à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris. Il en sort diplômé en 1997, avec son projet de peinture à l’eau sur papier « Vache solitaire » (170 x 50 cm). Il complète sa formation dans les ateliers des peintres Philippe Lejeune et André Queffurus. Empreint du style de ses maitres, le peintre cherche son propre langage pictural, tout en ne cachant pas l’influence des grandes figures de l’histoire de la peinture : Vélasquez, Raphaël, Matisse, Picasso, Modigliani, Balthus, Bacon. Mais il ne saurait oublier Queffurus pour lequel il nourrit une affection particulière, souvenir de ses années d’apprentissage qui marquent son oeuvre et sa poésie.
A ses débuts, Nadin expose dans les galeries de la rue de Seine, dont la fameuse Galerie Fournier. Et au sein des galeries Peinture fraîche et Studio de l’image, Nadin participe à des expositions de groupe, notamment avec le peintre et ami Jean-Noêl Selve. On le voit au Salon des Indépendants, manifestation incontournable pour obtenir reconnaissance et consécration. Il montre également son travail dans les Foires (Art3F…) et à la Fondation Cartier pour l’art contemporain.
Mais, Sébastien Nadin affiche très tôt un goût pour l’indépendance et le calme, d’où sa volonté de développer sa carrière, en marge des circuits officiels. Ainsi, il peint majoritairement sur commande pour des collectionneurs privés en Ile-de-France et en Bourgogne. Cependant, une proposition d’exposition au coeur de l’université Panthéon-Sorbonne, synonyme d’érudition et d’histoire, le fait accepter le défi de peindre des grands formats, sans relâche, durant un an.
Georges Haddad, Président de l’université Paris I, programme cet évènement en février 2020 à la galerie Soufflot au sein de la prestigieuse université. L’exposition « Peindre au temps du numérique » va ainsi marquer un tournant dans la carrière du peintre, celui de la maturité. Pour le public, ce sera l’occasion de découvrir une trentaine de toiles durant un mois.
Dans cet élan, et en dépit de la période peu propice aux présentations publiques, le peintre se joint, dans un projet commun, à La Nacelle Art Vivant, qui présente « L’Exposition de poche » pour la première fois à Bordeaux. la thématique de cet évènement dans une actualité où la culture est mise à mal, est évidente. l’engagement artistique. Nadin adhère avec enthousiasme. cette exposition est originale. En effet, on peut y voir une quarantaine d’oeuvres de période et de style très différents. En prime, la création d’une gamme enfant à l’initiative de Marie Grommier conduite à quatre yeux avec le peintre.
L’ambition de cette exposition est de mettre en évidence une peinture pétrie de sensualité, d’énergie et de vitalité. Elle s’attache également à valoriser la personnalité picturale singulière de l’artiste. Autant d’éléments qui le démarquent des préoccupations dominantes de l’époque actuelle.
Notre conviction est que ce décalage participe aujourd’hui au foisonnement de la création picturale à venir. ce sont aussi la qualité et la force de conviction de l’oeuvre de Sébastien Nadin, la générosité et la ténacité de Marie Grommier qui portent cette entreprise.
Seuls des liens de confiance et de complicité entre les différents acteurs et partenaires peuvent permettre de faire découvrir à un large public certaines figures de l’art actuellement. « L’Exposition de poche » le prouve de manière éclatante.
Entretien avec Sébastien Nadin à L’Exposition Vitrine – 2021
Entretien avec Yannick à L’Exposition Vitrine – 2021